Un hommage très émouvant a été rendu à ce résistant de Haute-Loire

Le moment le plus émouvant dans l’hommage rendu au résistant natif de Saint-Privat-d’Allier, Roger Ramey, est celui rendu par son petit-neveu, Lucian Boulagnon.

« Marie-Louise Ramey, ma grand-mère, serait heureuse aujourd’hui de l’hommage rendu à son frère tant aimé. Il a laissé un fils de deux ans, Christian, auquel mes tantes, mes oncles et mon père souhaitent exprimer leur affection. Il est pour eux comme un frère. En surmontant son traumatisme initial, il a su devenir une personne solaire et bienveillante. Son père aurait été fier de lui. J’ai l’âge qu’avait Roger quand il est entré dans la Résistance. J’aimerais saluer son courage et sa détermination. Car c’est grâce à des hommes comme lui, qui avaient la vie devant eux mais qui ont tout sacrifié que d’autres ont pu vivre dans une France libre ».


Quelques minutes auparavant, Lucian Boulagnon, le fils de Jean- François, lui-même fils du résistant Jean Boulagnon et soldat de l’armée de De Lattre de Tassigny, rappelait à tous ce qu’a été la vie de son grand-oncle, alias « Capitaine Hugues ».
Roger Ramey est né le 7 septembre 1919 à Saint-Privat-d’Allier. Il est le fils de Félix Ramey, qui fut maire de la commune, et Marie Besqueut. De 1931 à 1937, il fréquente l’école publique de garçons du village avant d’intégrer le lycée du Puy, où il fait de brillantes études et sort bachelier. D’octobre 1937 à juillet 1939, il étudie les mathématiques spéciales au lycée de Clermont-Ferrand. Le 1er octobre 1939 commence sa carrière militaire : engagé volontaire pour la durée de la guerre et démobilisé le 15 août 1940 comme officier de marine aspirant de l’aéronautique maritime, il est rapidement en contact avec la Résistance et fait partie des Forces françaises combattantes.



En 1942, il passe avec succès l’examen pour entrer à la SNCF où il est embauché comme piqueur au service voies et bâtiments à Brioude.
ll se marie le 7 mars 1943 avec Georgette Duclairoire, leur fils Christian naît en janvier 1944. Roger Ramey entre en Résistance au Puy jusqu’à son départ pour la Côte d’Or en octobre 1943 où il prend la tête des opérations aériennes clandestines. Il en est alors le chef de secteur départemental.


Rapidement, il entre en clandestinité et est considéré administrativement comme « démissionnaire d’office » en février 1944. En janvier et février 1944, il organise des tournées pour trouver des terrains pour les opérations aériennes et la plupart du temps, vit et dort dehors. En mars 1944, ses deux adjoints sont arrêtés. Il entreprend à ce moment le déménagement de plusieurs dépôts qui sont menacés. Au cours d’une mission à Dijon, le 9 mars 1944, il est arrêté par la Gestapo, suite à une dénonciation, et est incarcéré.

Interrogé, il ne dira rien…

Bien qu’épuisé par plusieurs semaines d’une activité ininterrompue, il a encore l’énergie de subir les interrogatoires sans rien révéler de l’organisation qu’il dirigeait.


Il est déporté le 21 août 1944 avec 93 autres détenus de la prison de Dijon par le convoi 1.271 pour le camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il est enregistré sous le numéro matricule 23268.

Devant l’avancée des troupes alliées, l’évacuation du camp a lieu le 4 septembre 1944?; il est transféré à Dachau parmi un groupe de 40 détenus, puis le 16 du même mois, à Mauthausen avec 17 compagnons de misère. Tous repartent immédiatement dans différents kommandos dont Gusen où Roger Ramey succombe le 17 février 1945, laissant derrière lui une jeune veuve, à peine âgée de 21 ans, et un enfant qui n’avait pas encore soufflé sa deuxième bougie.